Autorité de la Parole

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AUTORITÉ DE LA PAROLE
Première partie
Lorsque la question de l’autorité des Ecritures nous est posée, nous ne manquons pas d’ouvrir la Bible à ce passage de 2 Timothée 3 :16-17 : « Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. » C’est dans ces versets que Paul nous donne une réponse claire de la raison pour laquelle la Bible constitue pour nous l’autorité suprême en matière de foi et de vie ! Paul affirme, en s’adressant à Timothée, que les Saintes Lettres, à savoir les Écritures, qui ont nourri son enfance, que sa mère et sa grand-mère lui ont transmises, trouvent leur origine en Dieu.
« Toute Ecriture est inspirée de Dieu » dit en effet Paul au verset 16 ! Par le mot « inspirée », Paul ne désigne pas le souffle créateur qui anime les poètes ou les artistes. En effet Dieu n’inspire pas, ou plus précisément selon le sens du terme, ne souffle pas dans les écrivains ; ce ne sont pas eux les « inspirés » ; il ne métamorphose pas non plus leur parole pour rehausser sa qualité. Non, Paul nous dit que l’Ecriture est souffle de Dieu. Ce mot indique que l’Ecriture a été formée par le souffle divin lui-même. C’est ce même souffle qui a été l’instrument de la création : « Les cieux ont été faits par la parole de l’Eternel, Et toute leur armée par le souffle de sa bouche. » Ps. 33 : 6. Pareillement, lorsque le Seigneur crée l’homme, « L’Eternel Dieu forma l’homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant. » Gen. 2 : 7. Les Ecritures sont donc une œuvre de création de Dieu, au même titre que la création de la terre et des cieux ou de l’homme.
Dire donc que la Bible est inspirée de Dieu c’est reprendre d’une autre manière cette affirmation célèbre que les prophètes proclament en tête de leur prédication : Ainsi parle l’Eternel ! Quand les prophètes ou les apôtres parlaient, c’est Dieu qui plaçait sa Parole dans leur bouche. Comme Dieu l’a dit à Moïse et à Jérémie : « Je mets mes paroles dans ta bouche ». Quand l’Ecriture parle donc, c’est Dieu qui parle. Ainsi, puisqu’elle est d’origine divine, elle ne manque pas de s’imposer à nous et d’être l’autorité qui exprime la volonté de Dieu. Cela veut dire que dans la Bible Dieu communique aux hommes le sens de l’existence et du salut. Ils n’ont pas d’autres moyens de connaître Dieu.
L’Ecriture est le souffle de Dieu ! Issue d’une source parfaite l’Ecriture l’est aussi. La Parole de Dieu c’est sa pensée, sa volonté, qui sort de sa bouche. En elle passe la vie de Dieu ; elle est la vie et elle communique la vie ; insufflée par Dieu, elle vient de lui. La Parole de Dieu appartient à Dieu, elle jaillit de son cœur pour son peuple. N’est-ce pas la Parole de Dieu qui nous a régénérées, fait naître par la puissance de l’Esprit à la vie nouvelle ? Voici en effet comment parle l’apôtre Pierre de cette Parole : « puisque vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu. » 1 Pierre 1 : 23.
Je voudrais attirer votre attention aussi sur le mot Ecriture qu’emploie l’apôtre. L’on pourrait croire que seule la Parole orale prononcée est Parole de Dieu, et que Dieu ne peut être enfermé dans des textes écrits. On ajoute des fois que dire que la Bible est Parole de Dieu c’est priver de Dieu de sa liberté. Il n’empêche que Paul emploie le mot « Ecriture ». Et c’est l’Ecriture qui est souffle de Dieu, de sorte que lorsque Moïse ou Jérémie ou Esaïe ou Paul écrivaient, c’est la Parole de Dieu qu’ils écrivaient. Regardez par exemple Deut. 2 : 3 et 12, où Dieu demande à Moïse de mettre par écrit les Paroles qu’ils lui avaient données.

Deuxième partie
Depuis deux siècles maintenant, c’est le côté humain de la Bible qui été le plus souligné. On a fait d’elle un livre de son temps, écrit par des hommes, enfants de leur époque, et donc forcément influencés et limités par leur propre vision du monde, reçue de leur culture. Elle serait ainsi seulement un témoignage à la révélation, elle n’est pas elle-même révélation de Dieu. Cette insistance sur le côté humain, a fini par supprimer le côté divin, elle a cessé d’être une œuvre de Dieu. Cependant le mot « inspirée » s’applique au message écrit par ces hommes guidés de Dieu. L’inspiration est l’activité spéciale de l’Esprit de Dieu qui intervenait au moment où ces auteurs bibliques étaient en train de mettre la Parole de Dieu par écrit. Ainsi l’Ecriture est à la fois humaine et divine, comme la Parole vivante, le Seigneur Jésus, est à la fois homme et Dieu.
Remarquons maintenant que Paul parle de « toute Ecriture » au verset 16, en mettant en lumière le mot « toute ». Dans ce terme, nous lisons aussi bien l’AT que le NT ; la Bible en entier est Parole de Dieu. Elle est entièrement souffle de son Esprit et fait donc pleinement autorité. Il n’y a pas des livres plus inspirés que d’autres, pas un canon dans le canon. S’il fallait trier pour séparer dans les Écritures ce qui ferait autorité et ce qui ne le ferait pas, la Bible ne s’imposerait plus à l’homme ; c’est l’homme qui, par le tri qu’il opérerait, deviendrait juge de l’Ecriture. Attention de ne pas se faire sa propre bible, composée des seuls versets qui nous parlent, qui nous plaisent. Nous rejetterions ce qui nous remet en cause. A titre d’exemple, nous sommes tous heureux de parler du Dieu d’amour révélé en Christ. Mais que faisons-nous de ce que nous dit la Bible du péché, de la colère de Dieu, du jugement sévère qu’elle porte sur les humains dans leur esclavage au mal ?
Si « toute Ecriture est inspirée de Dieu », c’est-à-dire souffle de Dieu même jailli de son être, elle est DONC sans ERREUR. Dieu ne peut parler contre la vérité. Quand nous allons vers les Ecritures c’est avec l’assurance qu’elles sont sans erreur. Nous les croyons infaillibles ; nous affirmons l’inerrance des Ecritures. Si elles sont une parole humaine, elles ne sont pas pour autant sujet à l’erreur. Comme le Christ dont nos confessons la perfection, l’impeccabilité, qui est homme et Dieu à la fois, les Ecritures inspirées de l’Esprit de Dieu, écrites par des hommes, sont parfaites. C’est parce qu’elles sont divines qu’elles sont sans erreur. Sans une Bible vraie, il ne sert à rien de croire en l’Evangile, il n’y aura pas d’Evangile digne de confiance.

Troisième partie
Si l’autorité des Ecritures se situe dans son origine divine. Il y a une autre raison qui fait que la Parole de Dieu est digne de confiance et doit être seule source de foi, seule guide de notre vie : c’est sa puissance de transformation. « Toute Ecriture est inspirée de Dieu et utile ». Pas seulement inspirée, mais aussi UTILE. Plus exactement UTILE CAR inspirée de Dieu. Utile de par son contenu particulier qui concerne le salut.
Lorsque nous regardons le contexte du passage, nous voyons que Paul disait à Timothée, juste avant le verset 16 : « Les saintes Lettres sont puissantes pour te rendre sage pour le salut » Une puissance continue, permanente réside dans les Ecritures. C’est là la preuve de leur autorité. Elles font ce que Dieu est seul capable de faire : créer la vie.
La Parole est puissante, elle a en elle-même une force, qui se répand dans le cœur et crée une dynamique dans la vie pour nous nous guider vers le salut. Les Ecritures utilisent elles-mêmes des images pour parler de leur capacité de transformation ou de fécondation. Jérémie affirme : « Ma Parole n’est-elle pas comme un marteau qui brise le roc ? » Le NT la compare à plusieurs reprises à une épée tranchante capable de séparer entre moelle et jointures. Dieu compare encore sa Parole à la pluie. Cette dernière image est souvent utilisée ; la Parole est comme la pluie qui accomplit son œuvre dans la terre. Voilà une terre stérile, aride ; il suffit qu’une pluie tombe sur elle et vous verrez jaillir de la terre la vie. Et il en est ainsi de la Parole. Quand elle se répand dans le cœur, elle a la puissance de briser les résistances, de transformer les cœurs, de produire la vie, là où il y avait la mort.
Les Ecritures sont le moyen par lequel Dieu se révèle à son peuple, et se donne à connaître aux hommes. Leur BUT ultime est de renvoyer non pas vers elles-mêmes, mais vers le Christ. C’est que qu’il est impossible de parler de la Parole, sans parler de la Parole ! la Parole Ecrite, pointe vers la Parole Vivante. Prenons un télescope. Si vous regardez le télescope lui-même, que verrez-vous ? L’objet, sans plus ! Mais regardez maintenant dans la lunette du télescope ; que voyez-vous ? vous voyez tout un univers, un monde insoupçonné, que l’oeil est incapable de percevoir. La Bible c’est ce qui nous permet de voir le monde invisible de Dieu. C’est la lunette qui ouvre sur la demeure du Saint. La Bible est excellente, précieuse, car elle nous fait entrer dans le monde de Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. Elle seule a la puissance de nous le révéler. Ainsi nous pouvons prendre à notre compte cette parole de Luther : Je vais vers les Ecritures, comme la maman va vers le berceau, elle pour y trouver son bébé et moi pour y trouver le Christ.
Les Ecritures renferment dans leurs entrailles le Fils de Dieu et elles le présentent et l’offrent au monde. Elles veulent le faire naître dans les cœurs. C’est la Parole qui nous oriente vers l’autre Parole dont elle témoigne. Et nous avons là, la plus haute des raisons, la plus convaincante des preuves au sujet de la valeur de la Bible. Sans elle nous serions dans l’inconnu au sujet de notre Sauveur, nous ne connaîtrions pas la plus belle des histoires d’amour, l’amour de Jésus pour les hommes perdus, nous resterions dans l’ignorance au sujet de l’homme le plus pur, le plus simple, mais le plus authentique aussi.
Beaucoup de livres peuvent être utiles pour de nombreux besoins : comment s’enrichir, comment maigrir. Mais la Bible est le Livre utile pour produire la justice dans la vie, c’est le livre qui change la vie. Elle est parfaite, c’est-à-dire complète, rien ne lui manque. Nous n’avons besoin de rien de plus, ni rien de moins, elle est tout ce qu’il nous faut pour mener une vie qui plait à Dieu, une vie juste et paisible. Puisqu’elle est de source divine, puisqu’elle est puissante pour accomplir ce que Dieu seul est capable de faire, créer la vie, elle a pleine autorité sur notre vie.
Ne comptant que sur elle, et sur elle seule, nous avons voulu nous appeler évangéliques, pour marquer ce choix. Evangéliques, c’est-à-dire attachés à l’Evangile, la Parole de Dieu, et non à la tradition ou à la raison. Ce mot d’ « évangélique» n’est pas récent, mais il était employé par les Réformateurs pour eux-mêmes. Ils s’appelaient « les hommes évangéliques », par opposition aux autres qui appuyaient leur foi sur la Tradition de l’Eglise et non sur les Ecritures. Voilà ce qui nous rattache à la source même de la Réforme protestante.

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