Jésus, tout au long de sa vie parmi les hommes, attirait de grandes foules. Les Evangiles nous les montrent souvent groupées autour de lui. Elles percevaient en Jésus le Maître qu'elles n'ont pas trouvé dans les rabbins. Cependant, la raison principale était les pains que Jésus a donné en abondance, ses oeuvres de puissance. La foule suivait certes, mais par intérêt. Ce qu'elle cherchait, ce n'était pas le Royaume que Jésus annonçait, ce n'était pas l'amour de Dieu qu'il manifestait, c'était plutôt une vie facile. En le suivant, ce n'était pas lui-même que la foule cherchait, mais ce qu'il pouvait donner. Il est clair que marcher sur les traces de Jésus signifie beaucoup plus que cela.
Matthieu, à qui Jésus a adressé ces paroles : "Suis-moi", était un percepteur, un collecteur d'impôts à la solde du pouvoir romain. Il n'était pas un homme saint, mais croulait sous le péché. Jésus l'appelle et lui offre l'occasion de s'en sortir, de vivre autrement. Matthieu abandonne son ancienne vie et s'engage sur un chemin nouveau. L'appel de Jésus est transformant; il change totalement notre vie et nous oriente vers une autre direction. Nous ne pouvons prétendre suivre Jésus si notre vie n'a pas changé, et si nous n'abandonnons pas le péché.
Quelques enfants passaient les vacances en montagne chez leur grand-mère. Or, l'un d'eux, après une chute de neige en grande quantité, ne pouvait revenir à la maison. Car, du fait qu'il ne connaissait pas le chemin et les dangers d'avalanches, il courait un grand danger. Son père décide d'aller le chercher, et marchant devant lui, il lui frayait un chemin au milieu de tous les dangers.
L'enfant suivait son père en marchant sur ses traces. Jésus a traversé notre monde rempli de pièges et de dangers. La route qu'il a tracée pour nous est maintenant sûre. "Gardons les yeux fixés sur Jésus, qui nous a ouvert le chemin de la foi et qui la porte à la perfection. Parce qu'il avait en vue la joie qui lui était réservée, il a enduré la mort sur la croix, en méprisant la honte attachée à un tel supplice, et désormais il siège à la droite du trône de Dieu" (Héb. 12:2 - Bible du Semeur).
Comme pour Jésus, qui a enduré la mort de la croix, celui qui le suit ne marchera pas sur un autre chemin. "Là-dessus, Jésus appela la foule ainsi que ses disciples et leur dit : - Si quelqu'un veut me suivre, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive" (Mc. 8:34 - Bible du Semeur). Les foules suivaient Jésus parce qu'elles cherchaient une vie de facilités. Cependant, la vraie suivance consiste en un engagement à vivre comme le Seigneur a vécu. Or, son chemin sur terre n'a pas été de tout repos. Parce qu'il a choisi de vivre pour Dieu exclusivement, sans compromis, sans partage, Jésus a dû affronter l'incompréhension, l'amertume, la moquerie, et enfin la croix. Suivre Jésus, ce n'est pas réaliser un programme ou une loi, mais c'est lui être lié, c'est-à-dire passer par les mêmes rejets, les mêmes douleurs. C'est cela même ce que signifie "porter sa croix".
Au début de son ministère, les disciples "laissant tout, ils le suivirent" (Mc. 1:18). Mais à Gethsémani, quand on est venu pour arrêter Jésus, "les disciples le laissant, ils s'enfuirent tous" (Mc. 14:50). Face à la croix, ils ont reculé. Les disciples ne purent accompagner Jésus jusqu'au bout du chemin.
Quand on accepte de porter sa croix, le Fils de Dieu vient à notre secours; c'est lui finalement qui, comme il a chargé sur lui-même la croix de Golgotha, prend la nôtre aussi.
