Si la conversion est importante, elle n'est pas une fin en elle-même puisqu'elle n'est que le point de départ dans la vie chrétienne. Il lui faudrait produire du fruit par le Saint-Esprit qui est donné au pécheur au moment même où celui-ci, convaincu de péché et de justice par celui-là, accepte le Sauveur qui lui est présenté.
Le chrétien converti est fait membre du Corps. En plus de cela, le pécheur reçoit le pardon de ses péchés: "Repentez-vous et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés." L'Esprit est donné à chacun qui se convertit; et il le transforme progressivement à l'image de son Sauveur. Dans la nouvelle vie par l'Esprit est impliquée la liberté. "Or le Seigneur, c'est l'Esprit; et là où est l'Esprit, là est la liberté." L'homme devient véritablement lui-même. De sa conversion résulte une nouvelle compréhension de sa liberté. L'indépendance totale à l'égard de Dieu est le résumé exact de la liberté pour l'homme naturel, alors que pour le converti la liberté est la dépendance complète à l'égard de Dieu. La négation, au nom de la liberté, de cette dépendance à l'égard de Dieu est la nature originelle du péché. La recherche de la liberté absolue fait perdre à l'homme sa vraie liberté en Dieu. Etre libre, en effet, c'est se détacher de soi-même et se détourner vers celui qui affranchit du péché, c'est ne plus s'appartenir, mais se délier se son "moi" pour se rendre à Dieu. Etre libre s'est se convertir à Dieu pour ne plus être esclave du péché, du "moi", car "quiconque se livre au péché est esclave du péché." Il est vrai qu'on ne peut gagner cette liberté par ses propres mérites, elle est le don de la grâce.
Joie de la conversion
Au delà de la liberté, l'homme converti s'empare de la grâce de Dieu et de sa bonté. Pour Jésus, la raison décisive de la conversion c'est la découverte de cette grâce et de cette bonté, contenues dans l'Evangile. La conversion est le droit de retourner à la maison du Père qui pardonne sans autre. Elle est comme une résurrection d'entre les morts, et donc un cri de Joie dans le coeur du converti tout autant que dans le ciel; elle est joie devant la découverte de la grâce de Dieu, de son amour, et du pardon.
Qu'est donc la conversion? Elle est le fait de s'engager, de faire demi tour et de retourner à Dieu pour trouver la Joie et le pardon. L'homme doit se libérer de lui-même, mais à moins que cela ne lui vienne d'une réalité extérieure à lui-même, il ne peut le faire par sa propre force. Ce n'est que dans la dépendance de Dieu que l'homme peut se découvrir, trouver sa véritable place dans le monde. En fin de compte, la conversion n'est que le retour à l'origine première de la création, et à la communion de l'homme avec Dieu.