La Parole est puissante, elle a en elle-même une force, qui se répand dans le cœur et crée une dynamique dans la vie pour nous nous guider vers le salut. Les Ecritures utilisent elles-mêmes des images pour parler de leur capacité de transformation ou de fécondation. Jérémie affirme : « Ma Parole n’est-elle pas comme un marteau qui brise le roc ? » Le NT la compare à plusieurs reprises à une épée tranchante capable de séparer entre moelle et jointures. Dieu compare encore sa Parole à la pluie. Cette dernière image est souvent utilisée ; la Parole est comme la pluie qui accomplit son œuvre dans la terre. Voilà une terre stérile, aride ; il suffit qu’une pluie tombe sur elle et vous verrez jaillir de la terre la vie. Et il en est ainsi de la Parole. Quand elle se répand dans le cœur, elle a la puissance de briser les résistances, de transformer les cœurs, de produire la vie, là où il y avait la mort.
Les Ecritures sont le moyen par lequel Dieu se révèle à son peuple, et se donne à connaître aux hommes. Leur BUT ultime est de renvoyer non pas vers elles-mêmes, mais vers le Christ. C’est que qu’il est impossible de parler de la Parole, sans parler de la Parole ! la Parole Ecrite, pointe vers la Parole Vivante. Prenons un télescope. Si vous regardez le télescope lui-même, que verrez-vous ? L’objet, sans plus ! Mais regardez maintenant dans la lunette du télescope ; que voyez-vous ? vous voyez tout un univers, un monde insoupçonné, que l’oeil est incapable de percevoir. La Bible c’est ce qui nous permet de voir le monde invisible de Dieu. C’est la lunette qui ouvre sur la demeure du Saint. La Bible est excellente, précieuse, car elle nous fait entrer dans le monde de Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. Elle seule a la puissance de nous le révéler. Ainsi nous pouvons prendre à notre compte cette parole de Luther : Je vais vers les Ecritures, comme la maman va vers le berceau, elle pour y trouver son bébé et moi pour y trouver le Christ.
Les Ecritures renferment dans leurs entrailles le Fils de Dieu et elles le présentent et l’offrent au monde. Elles veulent le faire naître dans les cœurs. C’est la Parole qui nous oriente vers l’autre Parole dont elle témoigne. Et nous avons là, la plus haute des raisons, la plus convaincante des preuves au sujet de la valeur de la Bible. Sans elle nous serions dans l’inconnu au sujet de notre Sauveur, nous ne connaîtrions pas la plus belle des histoires d’amour, l’amour de Jésus pour les hommes perdus, nous resterions dans l’ignorance au sujet de l’homme le plus pur, le plus simple, mais le plus authentique aussi.
Beaucoup de livres peuvent être utiles pour de nombreux besoins : comment s’enrichir, comment maigrir. Mais la Bible est le Livre utile pour produire la justice dans la vie, c’est le livre qui change la vie. Elle est parfaite, c’est-à-dire complète, rien ne lui manque. Nous n’avons besoin de rien de plus, ni rien de moins, elle est tout ce qu’il nous faut pour mener une vie qui plait à Dieu, une vie juste et paisible. Puisqu’elle est de source divine, puisqu’elle est puissante pour accomplir ce que Dieu seul est capable de faire, créer la vie, elle a pleine autorité sur notre vie.
Ne comptant que sur elle, et sur elle seule, nous avons voulu nous appeler évangéliques, pour marquer ce choix. Evangéliques, c’est-à-dire attachés à l’Evangile, la Parole de Dieu, et non à la tradition ou à la raison. Ce mot d’ « évangélique» n’est pas récent, mais il était employé par les Réformateurs pour eux-mêmes. Ils s’appelaient « les hommes évangéliques », par opposition aux autres qui appuyaient leur foi sur la Tradition de l’Eglise et non sur les Ecritures. Voilà ce qui nous rattache à la source même de la Réforme protestante.